Inceste : enfin on en parle

Enfin ! On parle de l’inceste en dehors des cabinets de conseillers conjugaux, thérapeutes de couples, psychologues, psychiatres, etc.

C’est aujourd’hui un sujet qui est jeté à la face de tous, un constat terrifiant, insoutenable, intolérable : l’inceste est une pratique courante. Deux élèves par classe en sont victimes !

Camille kouchner¹ mais aussi Mathilde Brasilier² appartiennent à ces milieux éduqués, cultivés. Ce sont des milieux où l’on peut vivre très heureux, il y a souvent plus que moins. « On vivait dans un petit paradis » ³. Comment soupçonner un tel drame, dans ces milieux où tout semble heureux ?

On ne le dira jamais assez, c’est une déviance pratiquée dans tous les milieux.

L’inceste est aussi présent dans les milieux de la petite ou moyenne bourgeoisie. Là aussi, difficile de voir ces enfants en souffrance. Ils se « contiennent ». La loyauté envers leurs parents, leur milieu, rend impossible de briser l’image donnée par la famille. Ils ne laissent rien apparaitre de ce qu’ils subissent, n’étant peut-être même pas conscients qu’ils subissent ou ont subi des abus…
Toutes ces raisons, nous font passer à côté du drame qu’ils vivent.

« Les auteurs d’abus proviennent cependant plus souvent de milieux plus fragiles, de milieux relativement carencés, défavorisés, marginalisés et socialement stigmatisés » ⁴. Les enfants y sont observés plus que d’autres par les services sociaux, par les associations d’aide à l’enfance, qui les placent lorsque surgit le soupçon.

Y aurait-il alors des enfants « privilégiés » et d’autres pas ?

On voit bien alors que l’inceste n’est pas qu’un problème de milieu, d’éducation, de culture. Mais une déviance, une perversité sexuelle, une maladie qui touche tout type de personne, de milieu.

Les relations incestueuses laissent des séquelles très lourdes regroupées en trois catégories : les problèmes physiques, les problèmes psychologiques et les problèmes relationnels et conjugaux. Cela se traduit par de l’anxiété, la peur, le stress, la dépression,  les problèmes somatiques,  les maladies mentales, l’agressivité, les problèmes sexuels, les problèmes de comportement, une faible estime de soi, etc. Toutes ces conséquences, surgissent lorsque l’on rentre dans une relation d’intimité conjugale.
Les conseillers conjugaux et familiaux assistent souvent à la révélation ou à la prise de conscience du  trauma, nous sommes le réceptacle de confidences bien souvent terribles…

Comment aider des personnes à s’aimer et à aimer, lorsque l’amour chez l’un ou l’autre ne signifie que  trahison, humiliation, traumatisme, maltraitance …

Notre accompagnement sera alors, après avoir profondément compati, d’orienter ces personnes vers des thérapeutes qui les aideront à se reconstruire. Le conjoint est aussi à accompagner, lui qui subit aussi, mais par procuration, une agression violente…

Je suis heureuse, voir soulagée, que toutes ces histoires sortent ! Il est enfin temps de défendre, de protéger nos enfants. De dénoncer, de sanctionner ces adultes qui depuis tant d’années, sous couverts parfois de « culture » ⁵ ont abimé, par leurs jeux pervers, l’innocence et la candeur de trop d’enfants.

1. La familia grande aux Éditions du Seuil)
2. Le jour, la nuit, l’inceste aux Éditions Lharmattan)
3. Mathilde Brasilier
4. Yves-Hiram Haesevoets
5. conférence «Pensée 68 et pédophilie» de Luc Ferry